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21 mars 2024 4 21 /03 /mars /2024 07:59
 
Animé par Josiane, chez Josiane...
 
Sujet :
Qui n'a pas rêvé, un jour, d'avoir des ailes et de faire un long voyage 🤔 Le rêve devient réalité. Décrire les paysages et les péripéties du point de vue d'un oiseau 🦜 À vos plumes mes amies !
 
TERRE PROMISE
 
 
J'ai quitté les plaines gelées du nord depuis plusieurs jours. Le froid s'installait. L'atmosphère devenait presque opaque, monochrome blanc de gris des steppes jusqu'au ciel ; la nourriture, ensevelie dans l'hiver annoncé, commençait à manquer. Alors je suis parti, j'ai traversé les pays, j'ai vu les villes fumantes, les terres aplaties, les monts enneigés. J'ai bu aux rosées du matin, mangé au hasard des rencontres, laissant le soleil pâle m'indiquer le sud. Aujourd'hui, je sens la douceur imprégner toutes choses, les couleurs se multiplier, la chaleur d'un début d'automne méridional me réchauffer. Je suis dans la bonne direction, je le sais. Chaque année, je refais le même périple, je ne me trompe jamais.
 
Le paysage m'accompagne. Il file à la même allure que moi dans le sifflement du vent. Vue d'en haut, la rivière ressemble à une anguille nacrée tortillant dans la campagne. Parfois, dans un méandre, un remous argenté surgit, se noie, renaît un peu plus loin. De part et d'autre de ses rives, bien rangés, alignés entre des bordures sombres, des champs s'organisent en damier vert, jaune, brun. La rivière me guide, je la suis.
Le décor évolue. Quelques boules feuillues posées sur leur tronc projettent leurs ombres rondes sur un troupeau au repos. Moutonnement immobile, nuages blancs bêlant sur la verdure uniforme d'une prairie. Ils disparaissent déjà alors que s’approchent les tuiles vernissées d'un clocher planté dans un bouclier de toits et au pied duquel partent des ruelles grises, comme les fêlures d'un éclat. Elles convergent toutes vers un unique chemin ; à moins que ce ne soit l'inverse, que ce soit le chemin qui, comme le ferait un fleuve, coule vers le village, se divise en delta de rus... de rues... ? La question s'envole aussitôt, emportant la réponse. Tout est dissous, oublié derrière moi.
 
Dans le lointain, une montagne trouble à peine l'horizon. Ses roches bleues se mêlent aux brumes dans le ciel grand ouvert. L'espace se dilate tout autour de moi, sur un courant d'air tiède.
En bas, à l'aplomb, un chapeau de paille – quel nid douillet il ferait ! – suit un motoculteur. Labour... La promesse d'un festin de vers de terre est bien tentante, mais déjà le bout du voyage s'annonce, le ciel et la mer se rejoignent. L'horizon se courbe : un arc de cercle discret, bleu sur fond bleu, pour une planète toute ronde. Je la connais, moi, la rotondité du monde. Je la sais depuis toujours. Pas besoin de savants calculs, il suffit d'observer…
 
L'horizon s'échappe, inatteignable. Là, juste au-dessous, une forêt de feuilles chatoie comme un banc de poissons, ponctuée d'une multitude d'olives appétissantes. Un virage sur la pointe de l'aile et je plonge. Le ciel bascule à la verticale, engloutit la mer. Le sol se précipite vers moi. Les arbres grossissent, se dispersent. Celui-ci, tout proche, m'accueille sur sa plus haute branche. Une olive noire sursaute. Je suis arrivé. D'autres me rejoignent. Ma tribu d’étourneaux est arrivée. Que la fête commence !
 

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1 mars 2024 5 01 /03 /mars /2024 14:42

 

Animé par Inge, chez Inge.
 
SUJET :
Racontez l'histoire d'une fête, une fête réelle ou imaginaire, passée ou à venir, à laquelle vous avez assistées (au moins virtuellement).
 
LES TEXTES
  • Mado :

http://poemes-nouvelles.over-blog.com/2024/03/la-fete-de-la-musique-chez-g.html

 

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1 mars 2024 5 01 /03 /mars /2024 14:39
 
Ça se passe dans le jardin d’un appartement en plein centre-ville. Tu sais que tu approches quand tu entends la cornemuse. C’est G qui accueille ses invités, qui salue ton arrivée.
La porte du jardin, grande ouverte sur la rue, t’invite à entrer. Sous de grands arbres, à droite et à gauche d’une allée centrale en graviers blancs, des tables, des chaises, des gens déjà attablés. Tu avances. Face à l’escalier qui monte, en une volée de marches, à l’appartement, la scène : P, le frère de G s’occupe de régler micros et amplis. Une guirlande lumineuse court sur les branches, au-dessus d’une ou deux guitares en attente. Accroché à un arbre, le programme de la soirée ; des chanteuses, chanteurs, des musiciens de tout poil et tout instrument, des musiques éclectiques, rien que des amis de G et P, musiciens eux-mêmes et luthiers talentueux.
 
Tu avances encore de quelques pas ; tu trouves, au fond du jardin, deux appétissantes tables chargées de victuailles variées, une pour le salé, une pour le sucré. Un festival de délices, verrines, fromages, charcuteries, tartes, quiches, salades composées, gâteaux au chocolat, aux pommes, poires, scoubidou, pastèques juteuses, melons odorants ; des arômes, des couleurs, des saveurs, tu salives. Là, tu déposes ce que tu as apporté, car c’est ainsi que cela fonctionne : chacun amène salé, sucré, boisson. Et tu te fais ton assiette, ton estomac l’ordonne ; puis, tu cherches un endroit pour t’asseoir, de préférence sur le perron, en haut de l’escalier. C’est la meilleure place. Tu as une vue plongeante sur la scène, tu n’es pas loin du buffet et, détail important, au bas de l’escalier, dans de grandes bassines remplies de glaçons, tu trouves vin rouge, rosé, blanc, champagne, bières, jus de fruit, eaux plates, gazeuses, il y en a pour tous les goûts.
 
Vers 20 heures, le concert commence. Musiques diversifiées… chanteuses, chanteurs, de variétés, chants corses a cappella, folk, country, jazz, classique, traditionnel, bluegrass... Guitares, mandolines, contrebasse, vielles à roue, cornemuses, flûtes avec ou sans à bec. La musique dans tous ses états ! Tu l’écoutes, cette richesse qui t’est offerte, tu navigues sur les notes sautillantes des mandolines, profondes des guitares, aériennes des flûtes, puissantes des cornemuses, prégnantes des vielles à roue. La nuit s’installe, des lumignons à la douce clarté s’éparpillent dans le jardin. Les ombres jouent avec la lumière, modèlent les visages. Et toi, tu goûtes pleinement cette ambiance à la fois festive, délicate, amicale, heureuse. Un moment de grâce, loin des fracas du monde, s’est arrêté ici.
Dans le jardin, les gens bavardent, des rires fusent, on va, on vient. Le buffet se dégarnit, mais la maîtresse de maison a des réserves. Elle émerge, d’on ne sait où, avec des plateaux chargés de nouveaux régals.
 
La fête se termine vers minuit avec le récital des vielles à roues en apothéose.
Et puis, tu donnes un coup de main, tu ramasses quelques assiettes qui traînent, quelques serviettes en papier oubliées, et tu remercies, sincèrement, chaleureusement, tes merveilleux hôtes qui, chaque année, te font ce cadeau magnifique, une fête de la musique exceptionnelle, aux multiples talents, aux multiples saveurs, dans un cadre agréablement raffiné où tu es invitée à vie.
Le portail se referme, l’obscurité s’étend sur le jardin silencieux, mais tu le sais déjà, l’année prochaine, tu reviendras.
 

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8 février 2024 4 08 /02 /février /2024 06:01

 

Animé par Mado

 

Cliquer sur les bandes d'images pour les agrandir

ATELIER DU 7 FEVRIER 2024
ATELIER DU 7 FEVRIER 2024
Sujet : Le roman-tableaux
 
Sur le principe du roman-photo, l’idée est d’écrire une histoire en utilisant plusieurs tableaux. 
Les tableaux présentés n’ont absolument aucun lien entre eux. Il y a du médiéval, du classique, de l'impressionnisme, du contemporain.
Choisissez-en au moins trois et débrouillez-vous pour en faire une histoire.
 
1 : Sainte Dévote par Ludovico Bréa
2 : Mal d'amour, anonyme
3 : Le printemps de Sandro Boticcelli
4 : Impression au soleil levant de Claude Monet
5 : Le Mai à Nice par Raoul Dufy
6 : Nissa Bella de Martial Raysse
 
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LES TEXTES

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8 février 2024 4 08 /02 /février /2024 05:58
 
 
Dans les ruelles pavoisées des gens se promènent. Cette année, la fête des Mai est descendue de Cimiez jusqu’au Vieux-Nice. Guirlandes de papier multicolores, fanions, drapeaux, grandes cocardes fleuries se croisent d’un mur à l’autre au-dessus des passants. On se croirait dans un tableau de Dufy ! Une troupe de musiciens en habit traditionnel déambule dans les venelles, au son du fifre et du pétadou, suivie par une bande de gosses excités.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
Le joyeux cortège bifurque, emprunte un escalier qui monte au Château. Là-haut, sous les arbres, une vision merveilleuse, comme une Renaisssance. Trois ravissantes jeunes filles, trois grâces, à peine vêtues de voiles légers, dansent une ronde délicate sous des orangers. Deux autres jeunes femmes en robes longues les regardent. L’une d’elle jette des fleurs sous leur pieds. Un vrai Printemps ! Près d’elles, un jeune homme en tunique rouge cueille une orange.
 
Tiens, y a encore des oranges en mai, s’étonne le joueur de fifre... Tiens, il y a des orangers au Château, s’étonne le joueur de pétadou...
Ils s’étonnent encore plus quand ils voient, entre les arbres, un angelot, arc tendu, flèche pointée vers les danseuses mais ils n’ont pas le temps de s'y attarder. Une jeune fille, aussi dénudée que les danseuses, surgit en courant, poursuivie par un être sombre, à l’air féroce, un affreux qui l’attrape et l’entraîne. Dans un réflexe venu du fond des traditions niçoises, les musiciens entrent en action. Le fifre crie une longue note suraiguë qui vrille les oreilles pendant que le pétadou lâche son bruit de pet le plus tonitruant. Et ça marche ! L’horrible kidnappeur, affolé, s’enfuit illico. L’ange aussi. Trop bruyant par ici, vite, retour au calme du Paradis.
Les belles demoiselles, elles, reprennent leurs esprits, remercient de quelques baisers les musiciens qui les ont sauvées, et se joignent au cortège.
Le jeune homme préfère rester sous les orangers à se gaver d’oranges, surtout que ces dames semblent plus attirées par ces rustres mal fagotés et leur tintamarre criard que par lui, si beau ! Quelle époque !

 

Tout en s’amusant sur la musique sautillante, ce petit monde arrive au-dessus de la baie des Anges, où l’angelot a disparu. Ne reste que l’Angelus qui sonne à Sainte-Réparate. Le soleil en boule rouge comme une orange décline en laissant son empreinte impressionniste sur la mer. Deux pointus entrent dans la lumière chaude pour rejoindre le port.

 

 
 
Le soleil a plongé, la nuit s’avance en même temps qu’une jolie fille au visage vert éclairé par un cœur de néon.
– Je suis Nissa Bella, dit-elle, votre robot accompagnateur. Le Château va fermer, suivez-moi, j’éclairerai votre route de tout mon cœur joli pour vous ramener chez vous.
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
C’est ainsi que s’achève cette journée de mai, sous la plume déjantée d’un gardien de musée qui s’ennuie. Faut bien passer le temps et les époques, de tableau en tableau… Un dernier coup d’œil aux salles, tout est en ordre. Le Mai à Nice de Dufy est à sa place, tous les personnages du Printemps de Boticcelli ont bien réintégré leur toile, le soleil de Monet reste bien une Impression au soleil levant, et pas couchant, ouf ! Nissa Bella de Raysse a éteint son cœur de néon pour la nuit. Il n’a rien dérangé avec ses élucubrations.
Le gardien ferme la porte du musée. Demain, il laissera vagabonder son imagination dans la salle des sculptures, un beau voyage en perspective.
 
 

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1 janvier 2024 1 01 /01 /janvier /2024 04:23
Bonne année 2024 !
 
Amour, santé, gaîté et tout ce qui vous plaît !
Que votre plume vous emporte vers des mondes enchantés,
Des histoires à rêver, poésie et beauté,
Luxe, calme et volupté...
 

 

 

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22 décembre 2023 5 22 /12 /décembre /2023 05:34
BONNES FÊTES !

Bonnes fêtes à toutes et tous !

 

 

 

 

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22 novembre 2023 3 22 /11 /novembre /2023 07:58

 

Animé par Mado

 

Sujet :

Écrivez une page d’un roman qui n’existe pas, comme si c’était une page arrachée à un livre perdu.

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LES TEXTES

 

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10 novembre 2023 5 10 /11 /novembre /2023 07:47
 
Je ne l’ai pas reconnu tout de suite. J’ai juste vu un jean, un pull, des cheveux châtains, des lunettes, la silhouette d’un homme jeune, un violon, ou plutôt son étui, tout ça en l’espace d’une milliseconde. J’ai salué brièvement de la tête et me suis replongé dans mon bouquin.
Mais il avait rompu ma précieuse tranquillité. Sa présence sur ce banc m’empêche de me concentrer sur ma lecture. De plus, je sens son regard insistant sur moi, qui m’examine sans gêne.
Didier… ?
Diable ! Ce jeune homme connaît mon prénom.. Je lève la tête, le dévisage à mon tour.
Euh… oui, mais je ne vois pas trop…
Eric, on était en terminale ensemble.
Comme un abysse. Je tombe tout droit dans des souvenirs que je veux oublier. Le lycée Carnot, la salle de chimie, les éprouvettes… Je le détaille, c’est lui et ce n’est pas lui. Le Eric de ma classe de terminale, un rebelle à cheveux longs, crasseux, fume des joints dans les toilettes, embête les filles, et me persécute dès qu’il en a l’occasion. Mais le Eric qui se tient près de moi sur ce banc est propre, soigné et m’offre un regard amical. Quelle métamorphose ! Et un violon.. ? La seule musique qu’il écoutait à s’en faire péter les tympans était du métal sauvage, guttural, aux lignes de basses tonitruantes.
Je suis content de t’avoir retrouvé, me dit-il. Ça fait longtemps que je te cherche, tu sais. J’ai dû passer par les anciens du lycée, remonter les pistes. Personne ne savait ce que tu étais devenu, où tu habitais. Finalement, c’est Françoise qui m’a renseigné. Tu te souviens de Françoise ?
Françoise, une jolie brune sans histoire, discrète et sympa. Bien sûr que je m’en souviens…
Françoise crèche dans le quartier, me raconte Eric. Elle passe souvent par ce jardin, elle t’a reconnu, sur ce banc avec ton livre. Mais elle n’a jamais osé t’aborder à cause de… tu sais... Je crois bien qu’elle avait le béguin de toi à l’époque.
Première nouvelle ! Dommage que je n’ai pas eu le temps de m’en rendre compte à l’époque. La colère monte en moi. Je le toise :
Pourquoi t’es là ? Qu’est-ce que tu veux ?
Eric regarde ses pieds, soupire, ouvre la bouche, la referme... cherche ses mots.
Je suis venu pour qu’on parle de ce qui s’est passé ce jour-là.
J’ai envie de fuir, ça remue trop la douleur, j’ai envie de hurler… Il pose sa main sur mon épaule.
C’est important pour toi et pour moi, faut mettre tout au clair, on vivra mieux après.
Pas l’impression qu’il vive si mal que ça lui, avec son violon ! C’est moi qui aurait dû l’avoir ce violon, c’est moi qui étais admis au conservatoire… J’ai envie de le tuer..
Il ajoute :
Il faut qu’on se rappelle les faits, le comment, le pourquoi.
Le comment, le pourquoi… la salle de chimie… un joli jour de mai ensoleillé. On était en classe devant nos éprouvettes à mélanger des trucs dont j’ai oublié le nom quand, près de moi, s’est approché un léger parfum. Françoise. Tellement belle…
 
 

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9 novembre 2023 4 09 /11 /novembre /2023 10:04

 

LE BLOG DE L'ATELIER "DES MOTS ET MERVEILLES"

N'EST PLUS ACCESSIBLE.

 

VOUS POUVEZ RETROUVER TOUS LES TEXTES SUR CE LIEN :

http://il-y-a-un-atelier.over-blog.com/

 

 

MAIS L'AVENTURE CONTINUE SUR CE BLOG AVEC L'ATELIER DE REPRISE

DU 11 OCTOBRE 2023

 

Animé par Viviane

 

Sujet :

Pas de thème... Lectures de textes et poèmes.

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