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21 mai 2015 4 21 /05 /mai /2015 05:47
Marylin Monroe par Richard Avedon

Marylin Monroe par Richard Avedon

J'ai vu, il y a longtemps, dans Milan l'Italienne,

Un palais délabré

Accueillir des photos, œuvre contemporaine,

Sur ses murs écaillés.

 

Les images glacées, des ombres font lumière ;

Ça bouge sur les parois.

Palazzzo Reale abrite dans ses pierres

Le fantôme d'un roi.

 

De l'au-delà des temps, de l’au-delà des mondes

Le spectre s'illumine.

Il veille, amoureux, sur cette autre Joconde,

La belle Marylin.

 

Un amour d'outre-tombe au goût de sels d'argent

Sublime le portrait.

Dans l'écrin blanc des voûtes, tangible firmament,

L'union est consommée.

 

J'ai vu, il y a longtemps, dans Milan l'Italienne,

Un palais délabré ;

Un vieux palais royal, hanté par une reine,

Par l'art et la beauté.

 

 

Souvenir de l'expo "Richard Avedon, 1944 – 1994" au Palazzo Reale de Milan en 1995

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7 mai 2015 4 07 /05 /mai /2015 21:25
Goguette sous une treille en 1845

Goguette sous une treille en 1845

 

Un atelier d'écriture de chansons : la goguette

La goguette, très en vogue au 19ème siècle, consiste à se réunir en petit groupe de moins de 20 personnes pour passer un bon moment et chanter. Chaque goguettier écrit son texte et le chante sur l'air d'une chanson connue. C'est ce que nous avons fait avec quelques amis... Donc, voici :

 

L'ESPOIR EN GOGUETTE

 

sur l'air des “ Copains d'abord ” de G. Brassens

 

 

Non ce n'était pas le Grand Soir, mais juste une bouffée d'espoir

Quand un joli dimanche de mai on nous l'a annoncé :

Le président est socialiste, s'en iront les capitalistes,

C'est vers le mieux qu'on va aller, la crise va passer.

Pom pom pom pom...♪

 

On avait cru à ces idées, justice sociale, fraternité,

Régulation de la finance pour la douce France ;

Mais tout a été balayé par les lobbies et les banquiers,

Et c'est toujours les travailleurs dans l' collimateur !

Pom pom pom pom...

 

Faut faire du fric pour actionnaires, traîner les pauvres dans la misère

Pour faire monter le capital ; nous n'irons plus au bal !

On danse devant le buffet vide, notre avenir devient livide,

Le recul des acquis sociaux est notre seul lot !

Pom pom pom pom...♫

 

La pollution des sols, des mers, nous laisse au cœur un goût amer ;

L'air qu'on respire nous trucide, on mange des pesticides.

On rêve d'un monde apaisé, les animaux en liberté ;

On veut pour seule mélodie le respect d'la vie.

Pom pom pom pom...

 

Heureusement y a les copains, la goguette et les verres de vin,

Et des chansons, de l'enthousiasme pour vaincre les miasmes.

Comme le petit colibri, chacun doit faire sa partie,

C'est comme ça qu'on sortira du noir qui nous broie.

Pom pom pom pom...♫♪

 

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4 octobre 2014 6 04 /10 /octobre /2014 08:05
ENVOL

« Où vont nos rêves ? »

 

Thème du concours d'écriture lancé par le festival du livre de Mouans Sartoux.

 

 

ENVOL

 

Il s'est échappé sur un soupir. Je l'ai vu s'envoler. Il a soulevé ton poitrail, frémi au bout de tes pattes, esquissé un semblant de course, gémi au fond de ta gueule, grogné sous ta babine et s'est enfui, fulgurant, comme ce petit lézard que tu traques parfois. À présent tu dors, apaisée. Ton rêve de chienne rejoint la multitude des éclosions nées aux fractures des espoirs, des désirs, des peurs.

 

Là, tout n'est que sensations évadées du tumulte. Écoute... Le silence est trompeur ; il résonne des voix endormies lovées au fond de la mémoire. Perçois-tu dans l'air insipide les vieilles fragrances vaporisées au passage d'une image ? Elles parfument les notes d'une mélodie depuis longtemps oubliée. Paroles enchevêtrées dans les dédales de l'esprit, les souvenances ténues flottent sur un souffle au-dessus de routes immatérielles. Les chemins se dédoublent et s’emmêlent en fondu enchaîné. De ce labyrinthe trouble, l'idée émerge, le projet éclate comme une bulle de savon, renaît un peu plus loin. Suivons la belle éphémère ; elle nous entraîne dans les contrées irisées d'une goutte en sursis oscillant entre deux ères. Hier, demain, qu'importe... Le temps dépouille l'instant, le lance vers d'autres rivages. Paysage onirique où la raison se perd, où l'absence franchit les frontières du réel, se gorge de présence, comme un amour desséché enfle à l'eau fraîche du baiser fantasmé. Chimères fugaces au creux de la nuit... l'illusion crève déjà...

 

Viens ma fidèle, accompagne-moi par delà les sommets. Vois les songes des hommes s'élever pour ensemencer le monde. Leurs traces galopent sur les parois des grottes obscures, s'illuminent aux vitraux des cathédrales. Ils s'éparpillent – ronde impalpable autour de la Terre – épandent des germes de création ici, des graines d'espérance là, meurent dans les embarcations chétives à la poursuite d'un ailleurs… de rêve...

Vois leurs empreintes dans les champs d'étoiles parmi les animaux magiques et les dieux. Regarde ! Parfois l'un d'eux, emporté par la chevelure d'une comète, file vers les grands mystères.

Alors l'Homme se hisse vers l'Infini.

 

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9 juillet 2014 3 09 /07 /juillet /2014 20:43
ROUGE

ROUGE

 

 

Rouge ? Tu as dit rouge ?

Et tu vas t'enflammer, lèvres rougies par l'empreinte d'un baiser, le rouge de l'amour aux joues, sur un lit où s'étalent des pétales de rose rouge ?

Ou peut-être tu préfères manifester, rouge de colère sous le drapeau rouge du syndicaliste, ou sous le bonnet rouge qui voit rouge quand l’écotaxe résiste ?

Mais, rouge sans me citer ?

 

Rouge ? Tu as dit rouge ?

Rouge champêtre comme le rouge-gorge, les cerises, les champs de coquelicots ?

Ou rouge céleste comme la planète rouge, Mars la guerrière, ou sa rivale, l'étoile rouge Antarès ?

Ou rouge minéral peut-être, comme cette pierre précieuse à l'eau vermeille, rubis au sang du Christ...

Rouge millésimé pour les grands crus classés ou rouge couperosé au gros rouge qui tache ?

Mais, rouge sans me citer ?

 

Rouge ? Tu as dit rouge ?

Rouge de cruauté sur le sable de l'arène, le taureau égorgé en Espagne, le coq étripé à Bali ?

Rouge derrière les murs rouges du sang versé ?

Rouge qui gicle sous la balle sifflante, rouge sous la bombe explosée au ventre du martyr ?

Rouge d'indignation, rouge d'humiliation !

Rouge vampirisé, drôle d'humanité !

Mais, rouge sans me citer ?

 

Rouge ? Tu as dit rouge ?

Et sans rougir, tu ne m'as pas cité !

Moi, ton armature de fer, moi ton oxygène !

Moi et mes frères rouges, compagnons de tes émotions !

Moi qui monte à tes joues, qui colore ton front, qui colore ton sang,

Moi, le globule rouge !

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21 mai 2014 3 21 /05 /mai /2014 15:14
QUI A DISPARU ?

QUI A DISPARU ?

 

 

Il quitta un roman,

Un roman d'un bon cru.

Un travail harassant !

Où a-t-il disparu ?

 

Par son occultation,

Son public fut conquis.

Son nom, « Disparition »,

Jusqu'ici nous poursuit.

 

Sans un mot, il partit,

Nous laissa un matin,

Vagabond infini,

Troublant jusqu'à la fin.

 

Il nous apparaîtra

Mais pas là, pas ici.

Caracolant là-bas,

Au loin parfois, il fuit.

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31 mars 2014 1 31 /03 /mars /2014 16:00
Golconde de Magritte

Golconde de Magritte

LES HOMMES-GOUTTES

 

Les gouttes de pluie dégringolent

Se ressemblent comme deux gouttes d'eau.

Les hommes de la Terre s'envolent,

Se rassemblent, les hommes en chapeau.

 

Chapeau-melon, pardessus sombre,

Ils se dispersent de bas en haut.

Personne ne peut sortir de l'ombre.

Ils se fondent en un seul troupeau.

 

Sur le tableau les hommes-gouttes

Pleurent en larmes noires de doute

Sur le deuil de l'identité.

 

Comme la pluie, ils sont semblables,

Gouttes grises, grains de sable,

Masse compacte d'humanité.

 

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30 mars 2014 7 30 /03 /mars /2014 15:56
"Le vieux" de Chistian Bizieau

"Le vieux" de Chistian Bizieau

LE VIEUX

 

Elles sont trois sur le banc,

Trois vieilles dames alertes ;

Elles racontent les choses perdues dans le passé.

Et le vieil homme écoute.

 

Chuchotant les secrets enfouis,

Elles hochent parfois la tête ;

Bavardage ténu sur un souffle de vie.

Et le vieil homme soupire.

 

Des ragots aux recettes,

Elles épluchent le présent,

S'attachent aux petits riens.

Et le vieil homme s'endort.

 

Elles attendent le soir,

L'heure de chauffer la soupe,

Se diront au revoir.

Et le vieil homme repart.

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5 février 2014 3 05 /02 /février /2014 16:48
ALCHIMIE

ALCHIMIE

 

Prendre un peu de persil, une noix de muscade,
Faire bouillir un peu, juste ce qu'il faut,
Puis laisser reposer une bonne décade
De jours, bien sûr, pour gagner le gros lot.

 

Soulever le couvercle, réciter trois Avé,
Chanter la Madelon en sirotant un verre,
Laisser tranquillement la magie opérer,
De la marmite alors jaillira la lumière.

 

En un arc-en-ciel fou sur les ailes de vent,
Elle s'en ira fleurir de roses vos misères,
Donnera du soleil à tous les braves gens
Qui, un peu de bonheur, attendent et espèrent.

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26 décembre 2013 4 26 /12 /décembre /2013 16:28

Pas vraiment d'actualité en ces temps de fêtes ! Je me rattraperai au 1er janvier...

TÉNÈBRES

Quand la nuit se répand en nappes dans la ville,
La fenêtre d'en face s'éclaire doucement.
À travers les barreaux, la lumière qui file
Diffuse par la croisée un mystère angoissant.

Les carreaux martelés laissent passer des ombres
Mouvantes, ondoyantes, dans la clarté blafarde.
Une silhouette floue glisse dans la pénombre,
Scrute de son œil mort. Serait-ce la Camarde ?

Dans l'épaisseur nocturne, un éclair fulgurant...
La lame d'un couteau qui recherche sa proie.
La Camarde, vers moi, se meut sournoisement,
Et sa faux redoutable me transperce d'effroi.


Surgissant des ténèbres, déchiquetant la nuit,
La noirceur d'outre-tombe lèche l'imaginaire.
Une phrase de Rostand m'apporte le répit :
"C'est la nuit qu'il est beau de croire à la lumière!"

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19 novembre 2013 2 19 /11 /novembre /2013 09:31
LE SORCIER DU CHÂTEAU

Le sorcier du château enchante le pays.

Sa musique, comme un torrent d'été,

Dévale les montagnes, imprègne les vallées,

Abreuvant les racines de tous les gens d'ici.

Alchimie mélodieuse, notes en ébullition

Tourbillonnent, jaillissent hors de sa marmite

En un arc-en-ciel fou que l'aigle rouge habite

Et verse de ses ailes en autant de chansons.

Peaux tendues des tambours entrent en résonance,

Vielle à roue lancinante épouse le clavier,

L'accordéon s'emballe, la basse est transportée,

Sorcier à la guitare entre dans la danse.

Musique d'aujourd'hui et douce nostalgie

Se mêlent et rejoignent des combats actuels.

Le sorcier du château use de sa magie

Pour donner à ce monde une Terre plus belle.

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