Juin amène l'été...
JUIN
Joli mois d'espérance, il annonce l'été,
Libère les écoliers, jette les cahiers au feu,
Scande d'une voix aiguë : « la maîtresse au milieu »,
Transforme les lycéens en glorieux bacheliers.
Ses journées chaudes enflent, s'étirent dans le temps,
Apportent dans la ville les parfums de la plage,
Colorent les vallées, décorent les alpages
De leurs fleurs bigarrées aux pétales éclatants.
Juin aux longues soirées, crépuscule doré !
Aux flâneries sereines, aux rives de quiétude,
Les épaules se dévoilent, les jambes se dénudent,
Dansent en liberté sous les voiles légers.
La nuit de la saint Jean, la plus courte de l'an,
Fête dans les brasiers la venue du solstice,
Rituel ancestral, flambée libératrice.
Le Soleil triomphant s'attarde dans le couchant.
Dans les vallons obscurs, lucioles lumineuses,
Énigmes féeriques, éphémères farfadets,
Poinçonnent les nuits de juin de leur vol étoilé
En guirlandes mouvantes, étincelles silencieuses.
Étincelles silencieuses auxquelles fait écho
Pour célébrer l'été, la fête de la musique.
Dans la ville résonnent des trilles polyphoniques,
La tradition demeure et garde le tempo.
Juin aux chaudes couleurs, promesse d'indolence,
Promesse de repos et rêve d'un ailleurs
Où grisaille, soucis et autres durs labeurs
Se perdent, oubliés, pour le temps des vacances.