ÉTÉ
La chaleur du midi s'écrase sur la terrasse,
Sur la vie immobile dans la moiteur de l'air,
La clarté du jour blanc, les ombres qui se tassent,
Aveuglent le regard tel un éclat de fer.
L'été impose sa loi, son feu, sa canicule,
Traversant de ses rais les persiennes fermées.
Dans le silence épais, la lumière circule,
Vrillant l'espace clos de mon obscurité.
Combat déjà perdu, la touffeur conquérante
Envahit la maison, s’immisçant de partout,
Jetant son dévolu sur quelques pauvres plantes,
Assoiffées, cherchant l'eau à travers les cailloux.
La sueur perle au front, le corps se fait trop lourd,
Les gestes ralentis accélèrent le cœur,
La fournaise impassible, qui rend le souffle court,
Dissout dans son brasier tout espoir de fraîcheur.
Albiréo