BÉLIER
B élier de fulgurance, ton énergie rebelle
E n maître des eaux fraîches et de la connaissance
L ibère tes instincts. Et par la renaissance
I ntense de la vie, ô souffleur d'étincelles,
E quinoxe de printemps jaillit de ton éveil
R éel ou chimérique, dans le feu du soleil.
TAUREAU
T aureau, divinité depuis le fond des âges
A doré des païens, gravé sur le Bégo,
U n œil rouge flamboie au dessous des Pléiades,
R egard étincelant que tu jettes d'en haut.
E t ta force conquérante, ton beau front obstiné,
A ldebaran scintille pour mieux les célébrer.
U nivers d'une étoile qui se rêve image...
GÉMEAUX
G émeaux, effet miroir, à l'étrange devise,
E nigmatique, il joue sa vie ou vit son jeu,
M ène en partage sa course dans les cieux,
E t Castor et Pollux à jamais fraternisent.
A u delà du réel, il pose le principe
U nique : « Je ne sais pas ce qui est vrai. »
X yste onirique dans l'Olympe érigé.
CANCER
C ancer, crabe céleste en lunatique lune,
A ttentif, intuitif, carapace de sable,
N age dans les eaux pures, loyal, insaisissable.
C rabe ami de l'Hydre, écrasé sur la dune
E n combattant Hercule. Pour sa fidélité,
R enaît par le solstice, signe le bel été.
L ion, être de feu, volonté imposante.
I mage d'un roi fauve d'étoiles couronné
O ù rugissent les songes de cette humanité
N ourrie de ta vaillance, de ta gloire vibrante.
V ierge de fin d'été, des vendanges, des blés,
I ntimement liée à l'histoire des hommes,
E ngrange les moissons de chaume en ton royaume
R egorgeant de déesses depuis l'Antiquité.
G erbe d'épis dorés au creux de tes doux bras
E nlacée par un songe qui monte d'ici-bas...
B alance équilibrée soupèse et partage
A mours, belles tendresses et autres amitiés.
L 'équité primordiale qui l'a constituée
A l'aube de ce monde, émerge du fond des âges.
N uée d'astres discrets aux cieux éparpillés,
C onstellation des justes pour servir de passage :
E quinoxe d'automne par elle va arriver.
S corpion sur l'horizon tu te dresses, altier,
C ouronnant de lumière la rivale de Mars ;
O ndule vers le sud de tes étoiles éparses,
R ythme les nuits d'été de ta seule beauté.
P rince des ténèbres, géant scorpion de feu,
I nlassable poursuite sur la ronde des cieux,
O rion, le grand chasseur à jamais tu pourchasses,
N ourrissant les humains de légendes tenaces.
O phiuchus se faufile parmi les autres signes.
P assager clandestin caché sur l'écliptique,
H onni des astrologues, le serpent atypique
I nflige à l'ordre pur son empreinte maligne.
U ne belle facétie des grands dieux de l'Olympe
C abotinant aux cieux dès les astres grimpent ;
H istoire de donner pour les levers héliaques
U ne énigme à résoudre à ces humains patraques :
S erpentaire oublié, treizième du zodiaque.
S agittaire, Centaure mi-homme mi-cheval,
A rcher imaginaire à la flèche enflammée
G alope sur l'horizon des belles nuits d'été,
I vre de liberté dans sa course zodiacale.
T orse fier aux bras puissants sur son arc bandé,
T out son être tend vers cette humanité,
A ntique atavisme d'une dualité
I nhérente aux hommes dans leur complexité.
R egard qui suit le trait cherchant la connaissance
E n quête de sagesse, clé de la liberté.
CAPRICORNE
C apricorne ambigu, sirène animale
A l'horizon des mondes et des divinités
P arcourant l'écliptique de toute éternité
R aconte des vieux dieux l'histoire zodiacale.
I dole sumérienne, ou nourrice romaine,
C orne d'abondance pour la nature prospère,
O u bien queue de poisson de la Chèvre souveraine,
R ythme la saison froide par le solstice d'hiver.
N aissance de Jésus mythique ou réelle
E n promesse de récoltes, de quêtes spirituelles.
V erseau, divin éphèbe, éternel échanson,
E au de la connaissance et de l'esprit versée,
R avissant Ganymède qui, par Zeus sublimé,
S ur les vagues célestes devient constellation.
E n la nuit étoilée de milliers de soleils
A pporte dans ta Coupe une mer de merveilles,
U niverselle histoire des civilisations.
P oisson de haute mer dans les sombres abysses
O u bien poissons d'eau douce ridant les lacs trop lisses
I ls ondulent, fuyants, sur un zéphyr d'écume,
S irène mythique, poisson-lune nacré
S ur le rêve des hommes de toute éternité.
O nirique bestiaire peuplant l'onde des brumes,
N uée au firmamant d'étoiles saupoudrée,
S ilence de la nuit, voyage d'immensité...